contre les SUPPRESSIONS mais avec humour!

8 avril 2011

contre les SUPPRESSIONS mais avec humour!

C'est si juste! un sujet pesant abordé avec légèreté et créativité!

un exemple à suivre...

-----------------------------------------

La recette pour rater l’école presque parfaite

Prenez une école presque parfaite
Retirez délicatement tous les assistants
Hacher menu les aides éducateurs
Ajoutez des élèves
Laissez de côté les bibliothèques
Enlevez tous les samedis matin
Et rajoutez du programme
Rajoutez une bonne poignée d’élèves (du CP au CM2)
Epluchez les intervenants
Mettez une AVS au four
Ecrasez le budget
Sucrez les aides
Et Fouettez les enseignants
Assaisonner
Et n’hésitez pas à retirer des enseignants s’il en reste trop
Pimentez le tout
Faites mariner selon le goût

Et le secret du chef, retirez les Classes d’adaptation

Dégustez le tout mais attention…ça risque d’être chaud !

Production collective d’enfants 2010-2011
----------------------------------------------

Problème de mathématiques

« Sachant qu’une école presque parfaite avait 15 adultes intervenant à différents niveaux et qu’en quelques années cette école a perdu : 1 intervenant en langue, 1 en sport, 1 en informatique, 1 aide éducateur, 1 AVS, 1 poste enseignant, et 1 poste maître E,
Donnez le nombre d’enseignants restant et calculez en pourcentage l’effectif d’encadrement perdu pour cette école. »

Solution :
15-7=8 enseignants
8x100 % 15= 53,3% d’effectif en moins.

------------------------------------------------

Théatre :

"Voici pour information ce que les parents délégués de l'école Jean Zay et l'équipe enseignante, ont mis en place pour protester contre les suppressions de poste. Nous avons donc choisi la voix du théâtre et le spectacle aura lieu le 22 avril. nous sommes prêts naturellement à nous associer à d'autres formes d'action.
Cordialement,
S Bo - Parent déléguée de l'école Jean Zay

Plus-que-parfait

La scène : l'enseignant est debout, 1/4 dos au public, les élèves assis, face au public

Les personnages:
- Le maître (ou la maîtresse)
- Le politicard (masqué?)
- Les élèves
    - Martin (l'élève handicapé)
    - Bénédicte (l'élève toujours en avance)
    - Luc (élève qui va chez le maître E)
    - Dounia (élève qui va chez le maître E)
    - Brandon (l'élève qui allait chez le maître G)
    - Tristan (l'élève qui parle tout le temps)
    - Autres élèves
- Les adultes
    - Aide éducateur
    - AVS
    - Maître E
    - Maître G

* * *

Le maître commence la leçon, il s'adresse à tous les enfants.

Maître - Ce matin, nous allons commencer par la conjugaison...

Tristan (lève le doigt et prend la parole en même temps) - On prend nos cahiers de français ?

Maître – Oui…

Brandon – Pfouah !... ça m’énerve la conjugaison !

Bénédicte (répondant à Brandon) – N’importe quoi… y a pas plus simple que la conjugaison.

Luc (se tournant vers son voisin) - On prend quel cahier déjà ?

Maître – Le cahier de français…

Le maître se tourne face au public et fait semblant d’écrire au tableau. L’AVS sort le cahier de Martin.

Maître – Dans la marge vous écrivez… con-ju-gai-son… puis, à quatre carreaux… le passé com-po-sé.

Dounia – À combien de carreaux déjà ?

Maître – À quatre carreaux… Bien, d’abord vous allez copier le verbe chanter au passé composé… c’est un verbe du premier groupe, ensuite on va l’étudier puis faire des exercices ensemble.

Les élèves se mettent au travail, le maître passe dans les rangs. L’AVS aide Martin à écrire.
Au bout de quelques instants Bénédicte repousse son cahier puis lève le doigt.

Bénédicte – J’ai terminé… Qu’est-ce qu’on fait quand on a terminé ?

    L’aide éducateur frappe à la porte de la classe.

Maître – Entrez… (il salue le nouveau venu)… Ceux qui ont fini, vous pouvez aller rédiger vos exposés avec Olivier… Bénédicte, Tristan, Brandon…

    À ce moment là, le Politicard fait son entrée.

Politicard – Hop, hop, hop… fini les aide éducateurs, c’est trop cher, ça sert à rien !

    Le politicard renvoie les élèves à leur place et raccompagne l’aide éducateur à l’extérieur sous le regard surpris du maître.

Maître – Bien, vous fermez les cahiers, on reverra tout ça samedi.

    Le politicard revient avec empressement.

Politicard – Samedi ? Non, les samedis c’est fini… ça sert à rien !

    Les élèves lèvent les bras et se mettent à crier.

Elèves – Ouais ! Super ! Plus de samedis !

    Le politicard leur fait des courbettes, fier de son effet. Le mettre essaie de les calmer.

Maître – Ça suffit ! On se calme !... Bien, reprenez vos cahiers, on doit terminer ce matin… Levez le doigt ceux qui pensent avoir bien compris.

    Benédicte et Tristan lèvent le doigt. D’autres élèves prennent la parole.

Dounia – Moi j’ai rien compris du tout !

Luc – C’est quoi un verbe déjà ?

    Le maître E frappe à la porte, le maître le fait entrer.

Maître E – Je viens chercher Luc et Dounia.

    Le politicard bondit sur scène comme un diable hors de sa boîte.

Politicard – Hop, hop, hop… Qui êtes-vous, vous ?

Maître E – Je suis le maître E, je viens travailler avec les élèves en difficulté.

    Le politicard roule des yeux l’air surpris.

Politicard – Vous n’avez pas de classe, vous ?

Maître E – Non, je travaille dans un RASED, je…

    Le politicard ne le laisse pas terminer.

Politicard – Rased ? Rased ?... ça me rase !... c’est trop cher, ça sert à rien !... Dehors !

    Le politicard met le maître E dehors. Le maître retourne à son travail, stoïque.

Maître – Bien, on reprend les cahiers…

    Brandon repousse violemment sa table en râlant. Le maître s’approche de lui.

Brandon – J’en ai marre !

Maître - Courage, Brandon… mais, au fait, Brandon, le maître G ne devait pas venir travailler avec toi ?

    Brandon lève mes les mains derrière sa tête et lève les yeux au ciel.

Brandon – Vous avez déjà oublié ?... Il a été viré la dernière fois !

    Le politicard glousse dans son coin.

Politicard – Maître E, maître G, bientôt j’aurai éliminé tout l’alphabet… hahaha !

    Le maître essaie de faire travailler les élèves en petits groupes. Il fait le tour des tables, le politicard le suit discrètement.

Maître – Là, tu dois utiliser l’auxiliaire avoir.

Luc – C’est quoi un auxiliaire ?

    Le politicard, marmonne, comme pour lui-même, les bras croisés dans le dos.

Politicard – Bien… bien… mais on peut certainement faire mieux encore…

    Le politicard découvre l’AVS qui s’occupe toujours de l’élève handicapé.

Politicard – Et vous ? Vous faîtes quoi ici ?

AVS – Moi, je suis AVS, j’aide cet élève atteint d’un handicap…

Politicard – Vous n’avez pas de classe ?

AVS – Je ne suis pas enseignante…

Politicard – C’est pas grave !... Trop cher !... Sert à rien !... Dehors ! Dehors !

    Le politicard met l’AVS dehors.
Les élèves ont de plus en plus de difficultés, le maître commence à être débordé.

Elèves – Maître, maître, j’ai pas compris !

Elèves– Maître, maître, j’y arrive pas !

Bénédicte – Maître, maître, qu’est-ce que je fais ?

Maître – Un instant, j’arrive !

    Le politicard attrape le maître par le bras et lui parle d’un ton mielleux.

Politicard – C’est bien mieux comme ça, n’est-ce pas ?

Maître – Euh… comment vous dire…

    Le politicard l’interrompt.

Politicard – MAIS !... ce n’est pas encore parfait !

Maître (s’attendant au pire) – Ah bon ?

Politicard – Pour que cette réforme soit une vraie réussite, vous allez aussi leur apprendre le Plus-que-parfait !

Maître – Le plus-que-parfait ?